Matorif

"Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles"

jeudi 9 août 2007

Coming out of the closet

Le coming-out. Ce moment où l'on se décide à déclarer à ses proches que l'on préfère les personnes du même sexe que soi... Un mauvais quart d'heure, une épreuve, un calvaire ou au contraire une simple formalité pour les plus chanceux, mais une étape obligatoire afin de s'assumer. C'est un événement difficile à concevoir pour des hétéros (malgré les efforts de nos ami(e)s pour l'imaginer). Eux n'ont pas déclarer leur hétérosexualité (j'emploie volontairement le mot déclarer à la place d'avouer qui pour moi comporte une connotation péjorative qui m'insupporte...). Imaginez ce que celà pourrait donner d'inverser la donne :



Mais on en est pas encore là !! En écrivant ces lignes je repense à l'un des films - à thématique gay - qui m'a le plus marqué durant mon adolescence : Get real (en français comme un garçon). le coming-out de Ben Silverstone m'avait fait chialer à l'époque et le ferait sûrement encore aujourd'hui. : "Je suis un élève de ce lycée. J'ai 16 ans et je suis homosexuel. Quelqu'un a écrit sur la véritable vie d'un être n'était pas celle qu'il avait mené. J'aimerais pouvoir mener ma vraie vie. Si j'écris cet article c'est parce que je suis en colère et parce que je veux vous faire bien comprendre à vous tous, parents, que supposer que vos enfants sont hétérosexuels peuvent leur causer beaucoup de souffrance."


J'ai la chance d'avoir des amis géniaux, et une famille adorable. Mais l'appréhension, la peur du rejet a été une donnée inhérente à mon adolescence. Je l'évoque facilement aujourd'hui car avec le recul je me suis rendu compte qu'il ne s'agissait - dans mon cas, mais finalement peut-être celui de beaucoup d'autres - que d'une crainte irrationnelle engendrée par notre société hétérocentrée. Le croquemitaine n'était plus caché sous mon lit près à me dévorer si je ne me blotissais pas sous ma couette, il était en moi, rongeant mes velléités d'émancipation. Il est absurde de penser que les gens vont vous rejeter. Ils rejettent l'idée de l'homosexualité parce qu'on leur a appris à raisonner de cette manière. Mais qui sont ces gens ? vos pères, vos mères, vos frères et soeurs, vos ami(e)s qui vous apprécient pour ce que vous êtes, pour vos qualités et aussi - et peut-être même surtout - pour vos défauts. Et il est inutile d'attendre le moment idéal, il n'existe pas ! Après certaines manières de présenter les choses sont plus... comment dire... habiles que d'autres :



Le but de ce post n'était au départ que de présenter ces deux pubs, et me voilà parti dans une théorie fumeuse sur le coming out. Voici sans doute mon post le plus personnel depuis que j'ai créé ce blog... mais parfois l'esprit s'emballe et les doigts sur le clavier ne font que suivre.

"Ne changez surtout pas ce que l'on vous reproche, car c'est vous" (Jean Cocteau)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

La dernière pub est carrément marrante, mais les larmes du film, ça fait mal (bah oui, pour moi aussi, elles sont montées).
Ca me rappelle combien il est important de défendre bec et ongles (vernis ou pas) notre préférence. Tu l'as écrit, il n'existe pas de recettes miracles de coming out réussi, c'est surtout une question de timing.
Tu as bien fait d'écrire ce billet. Parce que, putain non! Tout le monde n'a pas la chance d'avoir une famille compréhensive et aimante.
j'ai écrit le mien ici http://marceldugomier.free.fr/index.php/2007/02/11/coming-soon/

biz

Anonyme a dit…

J'avoue que j'ai pas eu le courage de tout lire, mais en tout cas les pubs sont vraiment excellentes !! MDR

Anonyme a dit…

il est toujours bon de se laisser enflammer par ses propres mots. En tant qu'hétéro, je ne sais pas ce que c'est que "faire son coming out" ; merci.
Pour ma part, j'ouvrirais le débat :
http://forum.doctissimo.fr/forme-sport/clubs-gym-salle-de-sport/club-sans-homos-sujet_52_1.htm
RE-VOL-TANT

Matorif a dit…

@ marcelD : j'ai bcp aimé ton post, le côté réunion de famille m'a laissé sans voix, une approche un peu dramatique ? mais au moins tu l'as dit à tout le monde en même temps !
@ Anonyme : merci à toi de lire un post qui ne concerne finalement pas vraiment (belle preuve d'ouverture d'esprit) et ton lien vers la discussion... un peu désespérant...

Arthur a dit…

Tout est (bien) dit mon cher, chapeau bas...
Finalement, puisqu'on parle tous de notre petit histoire, je trouve ça surprenant de voir que ledit coming-out ne pèse plus rien pour moi trois mois après l'avoir fait. Je sais que c'est bien la preuve qu'il s'est très très bien passé, mais en comparaison des angoisses "d'avant", ce calme plat est assez déstabilisant, irréel... Comme dans un rêve.
En tous les cas, quand vient le moment où il devient plus pesant de ne rien dire que de tout faire savoir, a priori ça veut dire que votre heure est venue.
Conseil qui vaut ce qu'il vaut (c'est à dire sans doute rien) : et si vous attendiez de vous sentir bien en couple pour le faire ?

Anonyme a dit…

Ouaip, y a pas à dire c'est un beau post que tu nous écris là. Merci.
J'aime ta façon de préciser les choses: "déclarer" au lieu "d'avouer". Pour ma part, je déteste que l'on remplace "décider de le dire aux autres" par "décider de s'assumer". Pourquoi devrait-on assumer ce que l'on est? Pourquoi n'est pas une simple précision que l'on peut donner si, et au moment où cela nous semble opportun?
Bref, continue à écrire des posts comme ça, on en redemande!