Matorif

"Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles"

mardi 25 mars 2008

Drague attitude (9) // bas les masques

J'avance masqué. Au propre comme au figuré. Ce bout de carton obstrue une partie de mon visage. Il est arrivé après quelques verres. Je n'attendais personne. J'espérais simplement une rencontre extraordinaire sans vraiment y croire. Cette étincelle qui saura transcender mon quotidien. Je l'ai remarqué à la seconde où il est apparu dans cet appartement pourtant peuplé de magnifiques créatures. Il se démarquait de la masse. Ce petit plus indescriptible qui lui donne un charme indéfinissable. Cette manière d'occuper l'espace, ces muscles qui remplissent tellement parfaitement son t-shirt. ce visage magnifique qui ferait pâlir d'envie les mannequins de magazines. Je n'espère rien en particulier. Un sempiternel "il est trop beau pour moi" me traverse l'esprit. Je me laisse donc emporter par les pulsations de la musique mêlées aux effluves de l'alcool. Je suis à l'aise. Mes inhibitions sont tombées à mesure que l'ivresse me gagnait. Je discute avec mes amis, de tout, de rien. Il apparaît alors épisodiquement dans mon champ de vision pourtant réduit par ce masque vénitien. Je me propose de lui servir un verre. Par un sourire il accepte. L'échange de regard est appuyé et chaleureux. Quelques mots se succèdent. Puis distraits par quelques fêtards, nos pas nous séparent bon gré, mal gré. Fort heureusement, l'appartement qui nous accueille est d'une taille raisonnable, et malgré sa faible luminosité, je retrouve rapidement le garçon que je désire maintenant embrasser. Il occupe une partie de mon esprit, même si je prends plaisir à discuter avec ces amis qui viennent d'arriver. Je me soustrais à leur compagnie afin de retrouver d'autres connaissances qui dansent opportunément auprès de ce bel inconnu (le hasard fait bien les choses ;-) ). Les regards qu'il me lance ne laissent planer aucun doute malgré ma faible capacité à déchiffrer ce genre de signe. Ce garçon sublime me désire (je commence à me dire que je suis sacrément chanceux !). L'alcool aidant, je ne tarde alors pas à me lancer, et à tenter de l'embrasser. Cependant, celui-ci perçoit mon manège et détourne la tête en murmurant un "petit malin" pour le moins énigmatique. Me serais-je trompé ? Cela peut évidemment arriver, mais j'avais pourtant la certitude d'avoir bien interprété cette lueur caractéristique que ces pupilles laissaient entrevoir.


Blessé, je m'écarte, et me plains de mon incompréhension (et de mon vent...) aux premiers amis que je croise (l'alcool me rend bavard...). Parmi eux, une connaissance gay, qui avait suivi notre manège -parce que je ne le laisse pas indifférent ? - me confirme que l'ambiguïté n'est pas de mise. Quelques minutes plus tard, je discute avec un autre ami, de tout, de rien. Le volume de la musique nous oblige à être particulièrement proches... Au milieu d'une phrase, mon mystérieux éphèbe, nous écarte délibérément pour accéder à une autre pièce... Il se retrouve constamment dans mon champ de vision... Je continue ma conversation. Mon ami décide de partir se coucher. Je LE remarque alors adossé au mur, et me décide à l'approcher.


Sans un mot, mon épaule s'appuie, contre le mur mais aussi contre lui. Il ne bouge pas. D'un sourire je caresse, son bras. Il ne bouge pas. Ma main cherche la sienne, il tourne la tête et me sourit. Il ne m'explique pas la raison de son comportement. Il est visiblement attiré, mais aussi timide. La présence d'amis semble le gêner. Je ne comprendrais ceci que plus tard, lorsqu'une amie tentera de le soustraire à ma compagnie. Il n'est peut être pas célibataire ? Je n'en ai cure. Je le désire. Il doit s'en aller alors que l'ambiance est à son apogée. Je ne vois que lui. Je ne veux pas qu'il s'en aille. Il me propose de l'attendre à l'extérieur, dans la cage d'escalier. Ce qui suit constitue sans nul doute l'un des moments les plus érotiques de ma vie... une porte dérobée nous permettra de nous masquer aux regards des invités. Sa bouche ne se soustraira plus à la mienne, notre désir mutuel s'exprimera. En me regardant droit dans les yeux, il me dira qu'il avait envie de me faire plaisir. Un instant d'intimité partagé, éphémère, unique.


Puis il s'en ira, sans même m'avoir donné son nom...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'ai qu'une chose à dire : "Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh !".

Polyphème a dit…

Le post est charmant mais laisse un arrière goût amère. En tout cas, visiblement, tu doutes trop de tes charmes!!

matorif a dit…

@ Matoo : hi hi, un souci ?

@ Polyphème : non je n'ai ps de regret. c'est une bien belle histoire...
sur le deuxième point, en revanche, euh... comment dire... vi ;-)