Matorif

"Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles"

jeudi 4 octobre 2007

Mensonges, île mystérieuse et hippopotame

Je vais faire une chose qu'on est pas sensé faire habituellement lorsqu'on est bien élevé. Je vais commenter mes cadeaux d'anniversaire... non, non n'ayez pas peur je ne vais pas critiquer la couleur du t-shirt qu'on m'a offert ou détailler les dernières fonctionnalités d'un quelconque gadget hi-tech aussi inutile qu'addictif, les cadeaux commentés sont des livres que j'ai reçu en décembre dernier (normal vu que je suis né en décembre CQFD). Là, vous vous dites que vu que nous sommes en octobre à moins que l'on m'ait offert l'encyclopédie Universalis, je lis à la vitesse de... Gary ! - Mais si vous connaissez Gary; l'escargot de Bob l'éponge. Non ? c'est pas grave.... - Donc, je ne sais pas comment vous fonctionnez mais moi j'ai toujours une pile de bouquin qui m'attend. La taille de la pile varie en fonction d'une part d'événements calendaires divers et variés : anniversaires, noël, bar mitzva (pas très courant chez un catholique je vous le concède), bouquin prêté par la copine qui l'a adooooré...et d'autre part du fait de passages douloureux (pour mon compte en banque) à la FNAC, Virgin ou toute autre librairie disposant de bouquins ayant la capacité de s'introduire dans mon cerveau de blond (non, non cerveau et blond ne sont pas deux mots impossibles à caser l'un après l'autre...) en me suscurant à la manière du serpent dans le jardin d'eden : "emmène moi, emmène moi !". Alors cette pile de bouquins s'entasse tranquillement au pied de mon lit dans un ordre chaotique susceptible de changer au gré de mes envies. Par exemple le dernier Harry Potter a immédiatement obtenu le statut très recherché de "livre à lire de toute urgence" grillant la politesse à d'autres pourtant potentiellement passionnant ! Mais je m'égare.


Deux des livres reçus à mon anniversaire sont du même auteur : Stephen Fry. J'avais déjà lu quelques années auparavant Mensonges, Mensonges que j'avais acheté en grande partie parce que la couverture représentait un homme nu assis avec juste une cravatte masquant son sexe et une paire de lunettes - argument marketing pitoyable - j'ai été puni puisque j'ai moyennent apprécié l'ouvrage trop obscure. Je n'aime pas lire un livre pour me faire balader par l'auteur avec l'impression qu'il se fout de moi. J'ai donc commencé l'île du Dr. Mallo avec une certaine appréhension. Le titre m'interpelait car il faisait évidemment référence à l'île du Dr. Moreau que j'avais lu au collège et dont l'univers fantastique m'avait beaucoup plu à l'époque. Ici, il est question d'un jeune homme qui a tout pour lui : il est beau, intelligent, doit intégrer une prestigieuse université anglaise, a une petite amie qui l'aime et qu'il aime... Mais cette perfection agace ses "amis" qui lui jouent un tour pour se venger. Seulement, la plaisanterie prend une dimension bien plus tragique lorsque différentes machinations politiques s'imbriquent entre elles. Exilé, notre jeune héros apprendra dans la douleur à perdre sa naïveté et reviendra tel le comte de Monté Christo se venger de ses bourreaux avec une application effrayante. Sans être "à fond" je dois avouer m'être bien laissé prendre au jeu de la spirale infernale où tout va de mal en pis, les événements s'enchaînant trop vite pour le héros qui ne comprend pas ce qui lui arrive. J'avais envie de le secouer, lui dire de réagir au lieu de subir (note pour plus tard : inutile de parler à son livre... on va encore me prendre pour un taré...), et son attitude implacable dans la vengeance quelques années plus tard m'a fasciné.
J'ai donc refermé ce deuxième opus de Fry avec un avis bien plus positif sur son auteur. Malgré une intrigue prenante, je dois confesser un manque de rythme à l'ensemble. Curieux, je me décide donc à enchaîner directement le suivant. Normalement je n'enchaîne jamais deux livres d'un même auteur (sauf s'il s'agit de la suite bien évidemment...). J'avais tenté avec Barjavel entre autres et j'étais très déçu de réaliser que l'écriture ne se renouvelait pas, les canevas semblaient identiques, et du coup on est pris dans une furieuse impression de déjà vu...

L'hippopotame m'a au contraire transporté dans un univers radicalement différent. Je quittais un homme autrefois candide épris de vengeance, pour retrouver un poète en déclin, vieillissant, cynique, lubrique et pourtant incroyablement attachant. Après une présentation rapide de notre héros l'intrigue se pose à la faveur d'une rencontre dans un bar. Une jeune cousine lui demande d'enquêter sur différents membres de sa famille sans lui dire ce qu'il doit chercher. nous sommes donc aussi perdu que lui, à l'image d'un Hercule Poirot alcoolique - ce que personnellement je trouve beaucoup plus fun, j'ai toujours bien aimé les anti-héros - Fry se débrouille toujours pour introduire un soupçon d'érotisme à ses livres qui parvient à titiller le lecteur. Là encore il y parvient sans problème d'une manière peu banale, mais je vous laisserai le soin de le découvrir par vous même... L'intrigue est bien menée et nous permet d'échafauder différentes théories en suivant le raisonnement de notre héros, parfois essayant de le devancer, parfois complètement ahuri par ses déductions. Les courriers qu'il envoie à sa cousine permettent de faire le point régulièrement, regrouper les infos afin de repartir en tenant compte des faits et non des certitudes. La résolution me paraît en revanche vraiment farfelue et laisse le lecteur un peu pantois.


Stephen Fry n'est pas pour moi un auteur que je mettrais en avant dans ma bibliothèque, mais il me faut reconnaître qu'il parvient à créer des personnages forts évoluant dans des univers très différents bien construits et titillant l'imagination et c'est déjà pas mal.



P.S. Poulpi, promis mon prochain post t'intéressera davantage, je reprends ma série "drague attitude" rien que pour toi ;-)
P.S. 2 Liv, je sais j'écris toujours des tonnes...

5 commentaires:

mauerchen a dit…

Hahaha! Moi mon anniversaire est en janvier et j'avoue que j'ai encore une pile énooorme à lire. Le plus gênant c'est quand les gens te demandent si tu as aimé ce qu'ils t'ont offert... Heureusement depuis un mois je travaille de nouveau de nuit à l'hôpital, ce qui me laisse du temps pour attaquer "la" pile!

Anonyme a dit…

Mais je te merde !!! Je passe pour quoi ??? Pour une superficielle ??? Y'en a qui vont se démerder tout seul à Barcelone...
Mais tu as raison, j'ai juste survolé ton post ;) !

Liv a dit…

you took the words right out of my mouth, what can i say?

Anonyme a dit…

Ouais bah la pile de livre elle part vite quand on est dans un pays où comble du mauvais goût, les livres sont écris dans une langue peu française... Bon Stephen Fry n'est pas le plus grand des auteurs et certes Marguerite Yourcenar est quand même de vachement meilleure qualité, mais bon l'effet dépressif de cette dernière vaut bien la lecture occasionnelle d'un Stephen Fry, non?

Anonyme a dit…

Bon la faute d'orthographe qui s'est glissée dans ce commentaire est faite pour tester la qualité des profs de français qui s'égarent par ici (NDLR)