Matorif

"Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles"

jeudi 10 janvier 2008

La province

Rien ne m'énerve plus qu'un parisien qui parle de province. J'y perçois toujours une connotation péjorative. Un reste de mon passé de "provincial" : je ne supportais pas ces gens qui débarquaient en terrain conquis, malpoli, se croyant tout permis sous prétexte qu'ils venaient craquer leur thunes dans la cité balnéaire de mon sud-ouest natal. Leur côté hautain m'insupportait au plus haut point, en particulier lorsque j'ai travaillé comme saisonnier : Je me souviens encore de cette pétasse parisienne qui me demande un produit pour lentilles (j'ai bossé" chez un opticien...), je lui annonce le prix, et elle me dit que c'est plus cher qu'à Paris d'un ton particulièrement pédant et désagréable. Je ne réponds pas attendant qu'elle tende son billet... Mais elle croyait quoi cette connasse ? Si elle n'était pas contente elle pouvait retourner chez elle le chercher son produit à lentilles, et si elle avait été moins conne elle en aurait emporté !!

Encore aujour'hui j'ai toujours du mal lorsque mes amis me disent qu'ils sont partis en "province"... Merci pour l'info, je me sens vachement renseigné. Invariablement je m'entends leur répondre que la province n'est pas un lieu défini : on peut être en province à Calais ou Montpellier, Brest ou Avoriaz.

Je m'engueule aussi (gentillement, je suis un bisounours hein) avec mon coloc à ce sujet. Parce qu'il me dit que mon discours ne tient pas la route dans la mesure où je suis désormais moi aussi un parisien. Je serais passé du côté obscur de la force (déjà que je suis gay, je commence à les cumuler les côtés obscurs...) et donc je ne peux critiquer ma nouvelle "patrie". L'argument n'est pas bête mais je ne suis à Paris que depuis 3 ans alors que j'en ai passé 25 dans le sud...

Lorsque je suis rentré pour les fêtes j'ai repensé à cette discussion. Retardé par un petit contetemps, je profite de cet aléa pour finir mes achats de Noël. Seulement j'ai constaté avec surprise que tous les commerçants de ma petite ville (12 000 habitants l'hiver, le quadruple l'été, c'est pas mal !) avaient fermé boutique. Impensable ! J'ai dû prendre la Clio de Maman (je n'ai pas trouvé de borne vélib' pour mon pass navigo...) pour me rendre au supermarché de la cité voisine afin de trouver mon bonheur... Fermé le dimanche précédent Noël !!!! Je ne devais pourtant pas être le seul à avoir des cadeaux de dernière minute. J'ai dû me rendre à l'évidence : la province ça craint !!

N.B en cherchant une illustration pour ce post, j'ai tapé "province" dans google image... je n'en ai trouvé aucune de pertinente. Alors si même m'sieur Google ne parvient à aucun résultat convenable c'est bien la preuve que ça n'existe pas ! NA !! (voilà pourquoi j'ai choisi Lucky Luke en illustration NDLR)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Rien ne m'énerve plus qu'un provincial qui parle des parisiens qui parlent de la province!

QUIDO a dit…

Dis donc, dois-te rappeler ta considération pour ma ville, comme une lointaine cité de banlieue, limite provinciale? Alors que je suis à 10 minutes à pied d'une station de métro...tsss petit pédant va!

matorif a dit…

@ Ikare : le parisien dans toute sa splendeur ! (tu as pas baisé hier Ikarechou ? tu as l'air frustré ;-) )

@ Quido : j'ai tendance à penser que la banlieue c'est encore pire que la province ! ;-)

Anonyme a dit…

Le pire du pire, c'est le Parisien ou le Provincial qui s'installe dans une station balnéaire et qui méprise les vacanciers en oubliant complètement qu'il a été un jour dans sa vie juillettiste ou aoutiste !