Matorif

"Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles"

lundi 2 juillet 2007

Les chansons d'amour finissent bien... parfois !

Les points de départ permettant d'émettre un avis sur un film sont multiples : on peut évoquer le scénario, la mise en scène, le jeu des acteurs, le rythme global, la qualité de la photographie, le décor, les costumes... émettre un avis n'est pas forcément critiquer. Critiquer n'est pas nécéssairement négatif, pourtant l'acception qui en est faite par de nombreux critiques - les biens nommés - consiste parfois à dénigrer un film sur ces critères que l'on dit objectifs.

Les chansons d'amour est a bien des égards un film qui laisse un goût d'inachevé. Le scénario sous forme de pièce en trois actes paraît simpliste, décidé en un trait de plume sur une feuille qui devait être définitivement trop blanche. Les dialogues et les chansons reflètent le scénario dont ils sont issus. Peu d'originalité, quelques bons mots, mais des airs qui ne rentreront définitivement pas dans le hit parade malgré leur refrains entêtants. La réalisation quant à elle reprend les schémas classiques du cinéma français : énormément de plans caméra-épaule afin de se sentir au plus prêt des comédiens, des mouvements de caméras parfois aproximatifs, et des longueurs dont le sens échappe au commun des mortels.

Les critiques utilisent un prisme. Celui du professionnalisme. Ils voient un nombre conséquent de films par an (plus d'une centaine alors que la moyenne par français est - de mémoire - inférieure à 5) et parfois négligent l'élément premier qui les a conduit à ne vivre que pour le 7ème art. Les chansons d'amour est pour moi un film techniquement moyen. Mais ces mêmes défauts participent à la création d'un ensemble - fragile certes - ne pouvant laisser indifférent le spectateur. Les trois actes paraissent brouillons ? ils sont autant de marqueurs temporels, d'indicateurs d'un changement dans la narration et dans l'attitude du personnage principal. La réalisation un peu trop "film français" ? elle sied pourtant si bien cette atmosphère ou la vie et la mort s'entremèlent continuellement.

Quel est alors l'élément premier qui a convaincu ces hommes et ces femmes que leur vie serait désormais intimement liée aux salles obscures ? Ce sentiment qui fait que l'on est touché par un film comme je l'ai été par Les chansons d'amour. Cet instant ou les larmes ne peuvent s'empêcher de couler alors que quelques minutes plus tôt l'on riait aux éclats. Dès lors qu'un film parvient à ce tour de force, qu'importe la technique. Elle s'efface. Seule demeure... l'émotion.

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